Né en 1955,
Japon
Jin Morigami est un vannier japonais, véritable virtuose du bambou. Il peut être considéré aussi bien comme sculpteur que comme designer, les frontières entre art et artisanat n’existant pas au Japon. Ses œuvres empruntent autant à la technicité qu’à la poésie et sont exposées dans le monde entier.
Né à Beppu, dans la préfecture d’Oita, au Japon, ses parents et ses grands-parents sont aussi vanniers : de génération en génération, chaque membre de la famille transmet l’amour et la pratique du tressage du bambou. Lorsque Jin Morigami entre au Centre d’entraînement aux techniques du bambou (Oita Prefectural Bamboo Technical Training Center) en 1978, il manifeste donc déjà de brillantes compétences.
Dès l’obtention de son diplôme, il fonde son propre atelier et destine d’abord sa production à un usage quotidien, alors distribuée dans les grands magasins. Cependant, il développe en parallèle un art plus lyrique, un langage singulier qui ne se limite pas uniquement à l’utilitaire. Admis au concours des beaux-arts et développant sa clientèle américaine, ses créations deviennent plus sculpturales et s’émancipent quelque peu de la tradition.
Jin Morigami parle en ces termes de sa pratique : « dans l’art du bambou, pour matérialiser votre vision, vous devez travailler avec le médium pendant de nombreuses années […]. Quand je commence un projet, j’ai une idée approximative, mais c’est vraiment une aventure entre le bambou et moi-même : ce pourrait être un partenariat amical ou une bataille. Dans tous les cas, le dialogue avec le matériau et les ajustements constants de l’artiste sont essentiels à chaque étape du processus. C’est ce qui rend l’art du bambou si intéressant selon moi. »
Présent dans de nombreux musées, du Metropolitan Museum of Art (MET) de New York au Musée de l’Art du Bambou de Beppu (Beppu City Traditional Bamboo Craft Art Museum), le travail de Jin Morigami est exposé dans le monde entier : il fut notamment mis à l’honneur dans une exposition collégiale rendant hommage à la vannerie au Musée du Quai Branly Jacques Chirac (Paris) en 2018, « Fendre L’ Air ».
Ses œuvres sont d’une grande finesse : légères, elles jouent sur les plein et les vides. Sa pratique du bambou, très personnelle et renouvelant les traditions ancestrales, fait de lui l’un des artistes contemporains les plus importants et les plus convoités de sa génération.
